l'abbaye de

    l'Ouÿe


16 janvier

LES GRANGES LE ROI

Abbaye Notre-Dame-de-l’Ouÿe

En 1163, Louis VII le Jeune donne aux moines de Grandmont, connus sous le nom de Bonshommes, les terres de l'Ouÿe, situées à trois kilomètres au sud-ouest de Dourdan. Les moines bâtissent le prieuré dans une clairière, au milieu des bois. Le lieu est déjà consacré à Dieu, car, d'après une ancienne tradition, un prince égaré pendant une chasse a été ouï par ses compagnons. En remerciement, le prince fait ériger un sanctuaire . Louis XIII connait la même aventure que ce prince. Il se retrouve près du monastère, où son équipage le rejoint. L'ordre des Grandmontains est dissous en 1770, et le prieuré est alors abandonné. En 1763, les religieuses bénédictines quittent leur abbaye délabrée de Saint-Rémy-des-Landes, à Clairefontaine-en-Yvelines, et elles s'installent dans le monastère de l'Ouÿe. L'établissement, qui a vocation de recevoir les dames de la noblesse pour une période de repos et les jeunes filles afin de parfaire leur éducation, est également un lieu d'internement. Ainsi, en 1779, la princesse de Rohan, sous le coup d'une lettre de cachet, préfère-t-elle l'abbaye de l'Ouÿe à la prison. Pendant la Révolution, l'abbesse est arrêtée pour avoir abrité des prêtres réfractaires, et elle est exécutée en 1792. Le domaine de l'abbaye est vendu comme bien national à des particuliers. Le dernier propriétaire, M. Parmentier, désireux de rendre l'Ouÿe au culte, fait restaurer la chapelle en 1908. En 1945, les ursulines achètent l'ancien prieuré. Elles ouvrent une maison d'accueil recevant des groupes de réflexion et de prière.

DOURDAN

Église Saint-Germain-l’Auxerrois

L'église est donnée à l'abbaye de Saint-Chéron-lès-Chartres en 1150. Une campagne de travaux est alors entreprise. Les grandes arcades des deux dernières travées datent de cette époque. Le triforium du choeur est construit au début du XIIIe siècle. La nef, à bas-côtés, a conservé son style gothique. Dotée d'un chevet plat, l'église est achevée au XIVe siècle. Gravement détériorées par Salisbury en 1428, les parties hautes de l'édifice sont restaurées à la fin du XVe siècle. L'édifice est endommagé pendant les guerres de Religion, en 1567. La toiture, détruite pendant la Ligue, en 1591, est couverte en ardoise. Les flèches sont reconstruites vers 1641. En 1689, la construction de la chapelle de la Vierge porte la longueur de l'église de 36 mètres à 50 mètres.

Le château

Dès la fin du XIIe siècle, Philippe Auguste fait élever des tours afin de défendre le royaume. Le château de Dourdan, que le roi fait construire au début du XIIIe siècle en remplacement d'une forteresse en bois, est caractéristique de l'architecture militaire de la fin de son règne. La place forte, où les habitants peuvent se réfugier en cas d'attaque, est bâtie sur un plan carré. La défense est assurée par des tours circulaires hors œuvre sur les angles et sur chaque flanc, et renforcée par un châtelet d'entrée et un donjon isolé. La disposition des archères, sur deux niveaux non superposés, permet d'annuler les angles morts lors des tirs. La conception du fossé, plat et pavé, et contenant les tours et les courtines, est similaire de celle mise en œuvre au château du Louvre. Jean de France, duc de Berry, acquiert Dourdan en 1385. Mal entretenue au cours des siècles suivants par les seigneurs engagistes, la forteresse devient le siège de la garnison catholique du duc de Guise pendant les guerres de Religion. Des écuries sont construites à cette époque. Pris en 1591 par le maréchal de Biron, le château, alors aux mains des ligueurs, subit quelques dégâts. Rois et grands seigneurs en furent les propriétaires successifs. A la fin du XVIIe siècle, il fut donné au duc d'Orléans qui le transforma en prison. Cette fonction se perpétua jusqu'en 1852. Cette forteresse, classée Monument Historique en 1964, est un remarquable exemple d'architecture militaire qui a conservé ses courtines, ses tours ses fossés et surtout un donjon circulaire isolé du château lui-même. Tout le système défensif est donc encore visible.

La halle

Au coeur de la ville, cette halle remplace celle, devenue vétuste, du XIIIe siècle. L'étage abritait l'auditoire royal, où avaient lieu les débats civils, judiciaires, féodaux et forestiers, qui a été transféré dans le château au XVIIIe siècle. La nouvelle halle a conservé un étage afin de rappeler cet ancien usage. Elle est constituée d'un fort massif en pierre, prolongé d'une allée centrale composée de piliers en bois reposant sur des socles en grès. Deux corps de bâtiment forment pavillons à l'arrière. Un épi de faitage, oeuvre de Gérard Colin, est disposé sur le toit lors de la restauration de 1992.